Boycotté cette année par la majorité écrasante des puissants clubs du continent, le spectre de la mort est là et plane au-dessus des championnats d’Afrique des clubs champions. Al Ahly du Caire, Espérance de Tunis et Gissaga Volleyball Club pour ne citer que ceux-ci respectivement tenant du titre, vice- champion et médaillé d’argent lors de la dernière édition brillent de mille feux par leur absence en Tunisie, où se déroulent encore comme l’année passée les éditions de cette année.
Plus d’une décennie après la disparition des Coupes d’Afrique des Clubs vainqueurs de Coupe pour manque d’objet compétitif, voici les championnats d’Afrique des Clubs champions qui suffoquent au vu et au su de la Fédération International de Volleyball qui tarde à les intégrer dans ses compétitions. Annoncés pour se tenir avec 27 clubs en messieurs et 25 chez les dames cette année pourtant ouverts à plus de cent clubs par genre, soit les trois premiers des championnats des 54 pays membres de la CAVB plus le champion en titre, c’est finalement 15 pour le premier cas et 16 pour le second qui ont répondu présents. Le pire c’est que les clubs phares et incontournables de la compétition sont absents. Al Ahly du Caire, Espérance de Tunis, Gissaga Club Volleyball du Rwanda, Club Sfaxien, où encore Club Olympique de Kélibia dont la ville accueille actuellement une partie de l’événement ont refusé de prendre part pour la première fois cette année. « C’est triste qu’ils ne soient pas présentes parce que ça aurait aidé les équipes émergentes, à devenir plus fortes parce que pouvoir se mesurer à eux ça aurait été un plus » déploie l’Officier Technique de l’AFV Cassivin Tirupangandam
Sans véritable enjeux depuis sa création, les championnats d’Afrique des clubs champions qui ne regroupent plus uniquement les clubs champions depuis un moment n’ont pas pu attirer leurs vrais champions cette année. « Je comprends aussi d’une certaine façon que c’est le fait qui n’a pas d’enjeux. La qualification aux championnats du monde des clubs aurait été un plus ». Si monsieur Cassivin Tirupangandam n’a pas cessé de marteler que la fête du volley restera la fête du volley malgré le désistement de ses clubs cadors, il appelle néanmoins l’instance internationale de la discipline à prendre ses responsabilités face à cette situation catastrophique. « Nous souhaitons que la Fédération International de Volleyball ait une oreille pour pouvoir nous écouter dans ce sens parce que là c’est un signe que les équipes fortes ont donné en ne pas participant à ce championnat », a lancé l’officier technique de l’AFV.
A côté de ce manque d’enjeu capital, s’ajoute aussi le problème des ressources financières. Une raison justifiant la non-participation de d’autres clubs comme ceux des camerounais des Forces Armées et Police, VC Espoir de la RD Congo, Wolaita Dicha de l’Ethiopie et même AS Douanes du Burkina Faso habitués à l’épreuve. En attendant donc la FIVB qui logiquement à l’obligation d’octroyer à l’Afrique une place par genre à ses championnats du monde des clubs, une action qui viendra sans doute rehausser le niveau de compétitivité du tournoi africain, la Confédération Africaine de Volleyball devrait elle aussi penser à donner une autre vision à la majorité de ses activités et compétitions pour leurs rendre plus attractives vis-à-vis des clubs, équipes nationales, des hommes de média mais surtout auprès des fans du volleyball africain et même mondial.
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