Conflits entre le MINSEP et les Fédérations Sportives : Clarifications sur le Pouvoir Hiérarchique et le Pouvoir de Tutelle

Le monde sportif camerounais est en proie à une crise profonde, caractérisée par des tensions récurrentes entre le Ministère des Sports et de l’Éducation Physique (MINSEP) et certaines fédérations sportives. Selon Julien Serge Abouem, président de la FECAVOLLEY, « le Ministre des sports n’est pas mon supérieur hiérarchique, ni mon patron ».

En effet, le pouvoir hiérarchique repose sur une relation de subordination entre les agents des services centraux et déconcentrés du Ministère et le Ministre. En revanche, le pouvoir de tutelle est exercé sur les responsables des associations sportives, comme les fédérations. Comme l’explique Julien Serge Abouem, « Le Ministre des Sports et de l’Education Physique ne recrute pas un Président de Fédération. Il ne le nomme pas. Il ne peut donc être ni son Patron, ni son supérieur hiérarchique. Il exerce sur lui un contrôle de Tutelle limitativement fixé par la Loi. »

Les fédérations bénéficient d’une autonomie fonctionnelle, organique et financière, conforme à la loi. Le lien entre le Ministre des sports et le Président d’une Fédération est donc un lien souple qui consiste tout simplement à s’assurer que les Fédérations exécutent bien le service public (intérêt général) dans le cadre de la Loi et des textes tant des fédérations que de leurs organes faitiers.

Pour résoudre ces conflits et instaurer une gouvernance sportive efficace et transparente, il est essentiel de réaffirmer l’autonomie des fédérations sportives, de définir clairement les rôles et responsabilités du Ministère des Sports et de l’Education Physique et des fédérations, et de promouvoir la transparence et la responsabilité dans la gestion des ressources.

En gros, les conflits entre le MINSEP et les fédérations sportives civiles nationales nécessitent une clarification des concepts de pouvoir hiérarchique et de pouvoir de tutelle. En réaffirmant l’autonomie des fédérations sportives et en définissant clairement les rôles et responsabilités, le gouvernement camerounais peut créer un environnement propice à une gouvernance sportive efficace et transparente. Cela bénéficierait non seulement aux fédérations mais aussi à l’avenir du sport camerounais.